Le groupe die!!die!!color!!! nous accorde une interview sympathique après sa seconde performance à la Japan Expo, le 2 juillet dernier.
Tout d'abord bonjour et merci pour le concert que vous venez de donner.
Tous ensemble : Merci beaucoup.
Pouvez-vous chacun votre tour présenter votre voisin ?
Takenaka : Shige666 s'occupe des claviers, il fait du bruit, et surtout il fait l'idiot en studio (rires).
Anna : Takenaka est le compositeur et le performer en live. Il est aussi très doué pour les grimaces (rires).
Shinvo : Anna est la chanteuse. C'est la touche de beauté du groupe.
Anna : Fuck (rires).
Shige666 : Shinvo est le guitariste et le barbu du groupe (rires). Non c'est le "metal master".
die!!die!!color!!! existe maintenant depuis pratiquement 10 ans. Quels ont été vos premiers contacts avec la techno hardcore ?
Takenaka : J'ai découvert ce style avec la musique d'Atari Teenage Riot. C'était la première fois que j'entendais des sonorités électroniques aussi agressives et impulsives, qui prennent aux tripes. Cela m'a vraiment impressionné et je n'ai pu me résoudre à écouter autre chose pendant un certain temps. Cependant nous n'avions pas envie de reprendre cette musique telle qu'elle existait déjà. J'écoute d'autres choses complètement différentes, comme de la j-pop par exemple, et j'ai pris conscience du fait que je souhaitais obtenir une fusion de tout ceci, afin d'essayer de proposer quelque chose de particulier.
Pour en revenir à Atari Teenage Riot, est-ce que l'utilisation du chant alterné masculin/féminin telle que vous la faites est influencée par ce groupe ?
Anna et Takenaka : Tout à fait.
Dans quelles conditions le groupe a-t-il été fondé ?
Anna : Takenaka, Shinvo et moi-même étions au lycée ensemble et avions des goûts musicaux semblables, notamment en ce qui concerne Atari Teenage Riot. Nous avions déjà l'intention à l'époque de former un groupe. Shige666, qui cherchait à avoir le même son que nous, a intégré la formation lorsque l'on a commencé à faire des concerts sur Tokyo.
Vous avez dit avoir eu dès le début la volonté de jouer une musique originale. Aviez-vous déjà en tête l'idée de réunir de manière astucieuse les extrêmes que sont le happy et le digital hardcore ?
Takenaka, (pensif) : Pas vraiment.
Shinvo : C'est venu assez naturellement.
Anna : Oui c'est venu naturellement car nous écoutions déjà beaucoup de choses, auxquelles nous avons prélevé ce que nous pensions être le meilleur afin d'en obtenir une fusion originale. Cela nous a amené par la suite à nous intéresser à encore plus de musiques.
Le nom de "die!!die!!color!!!" fait-il d'ailleurs référence à ce mariage de violence punk et de pop dance bubble-gum ?
Shige666 : Le nom de die!!die!!color!!! vient de "daidai iro" en japonais, qui signifie "couleur orange", un orange vif, très pop. "Daidai" est ensuite devenu "die die" en anglais, pour justement appuyer sur le ton agressif présent dans notre musique. C'était une manière de joindre l'impulsivité et le côté pop plus édulcoré de notre son.
Comment se déroule la composition de vos morceaux et l'écriture des paroles ?
Takenaka : Je peux vous parler de la façon dont je procède, qui est différente de celle de Shige666, qui a également composé pour le prochain album. Soit je progresse de manière assez naturelle, où tous les éléments vont venir s'ajouter petit à petit les uns aux autres, soit je pars d'une idée un peu plus précise, en pensant à ce que pourrait apporter chacun d'entre nous, de manière individuelle, au morceau en question. Une fois cette première étape menée à bien, nous nous occupons des paroles.
Shige666 : Quant à moi, ce qui m'importe c'est de proposer quelque chose d'inédit, qui n'a pas encore été abordé par le groupe, en combinant différentes sonorités.
Vous voilà cette année à la 11ème édition de la Japan Expo. Qu'est-ce que cela vous fait d'être présents à un tel salon ?
Anna : Tout d'abord, nous ne pensions pas du tout que cela soit possible, nous pensions même à un canular (rires). On n'en revenait pas. On était vraiment très contents.
Shige666 : D'un autre côté, nous nous demandions comment le public allait répondre à notre musique, est-ce que nous parviendrions à convaincre. Il y a tellement d'artistes différents ici, est-ce que notre style n'allait pas être un peu trop percutant par rapport au reste ?
Traducteur : Ce fut tellement bien reçu que tu t'es bien amusé à taper dans la main de tout le monde durant le concert (rires).
On peut trouver ici pêle-mêle anime, manga, jeux vidéo, gastronomie, arts martiaux, musique populaire ou traditionnelle... D'une manière générale, que pensez-vous de ces conventions qui tentent de jeter un pont entre la culture japonaise et l'Occident ?
Shige666 : Je trouve cela vraiment génial, car ce sont plusieurs facettes du Japon qui sont ici représentées. L'impression générale est un peu chaotique, mais tout le monde a l'air de vraiment s'amuser, à se balader à l'intérieur d'un labyrinthe de stands, à la recherche de l'objet rêvé.
Takenaka : Oui c'est quelque chose d'intéressant autant pour nous que pour les visiteurs.
Comment se sont passées vos trois représentations, le show case à la FNAC et les deux concerts au JE LIVE HOUSE, devant un public nouveau ?
Shinvo : J'en suis très satisfait car l'accueil ici a été différent de celui du public japonais. On a l'impression que le public français est plus direct, plus sincère. J'ai donc été très content d'être venu en France.
Anna : L'échange d'énergie a été vraiment fort, et le public très communicatif. J'ai eu l'impression d'avoir reçu plus de force que ce que je donne. Du coup je me suis dépensée deux fois plus durant ces deux jours, pour pouvoir répondre à toute cette énergie. Cette communion est très importante pour moi.
Takenaka : J'ai ressenti la même chose que les autres. Quand le public a commencé à s'exciter et que j'ai vu la sécurité s'approcher des barrières, je me suis dit "Houlà ! Ça va jusque-là !". Ça m'a soufflé (rires).
Shige666 : Notre style est violent et direct, nous devons donc donner un show à la mesure de la musique que nous proposons. J'ai vraiment été touché par la réaction positive du public, qui s'est défoncé autant que nous.
Une dernière question : quels sont vos projets pour le futur ?
Anna : Un mini album va sortir le 5 août. Il s'appellera No Future but Good Remixes (rires). Notre premier album complet devrait quant à lui sortir en octobre.
Merci !
Tous ensemble : Merci !
JaME remercie Japan Expo, die!!die!!color!!!, ainsi que le traducteur pour avoir rendu cette interview possible.