Live Report

雅-MIYAVI- nouvelle formule à Shinagawa

04/11/2010 2010-11-04 05:00:00 JaME Auteur : matto

雅-MIYAVI- nouvelle formule à Shinagawa

Le samurai tokyoïte à l'assaut du Stellar Ball


© J-GLAM
Pour ce dernier live en terre nippone avant de s'envoler pour les states et de débuter une tournée des livehouses de Tokyo, MIYAVI investissait le Shinagawa Stellar Ball le 29 mai 2010. Cette tournée intitulée Neo Tokyo Samurai Black World Tour -Japan Circuit- marquait un tournant pour l'artiste fraîchement signé chez EMI MUSIC JAPAN. JaME revient sur ce live et vous présente le renouveau du guitar-samurai tokyoïte.

En ce jour de pluie, l'ambiance de la scène du Stellar Ball est sombre, éclairée de rouge. C'est alors qu'arrivent deux silhouettes sur scène : un batteur et un guitariste. L'on ne distingue que les ombres mais l'on connaît déjà l'identité des deux musiciens : MIYAVI à la guitare, Bobo à la batterie. Ce dernier est un membre du groupe 54-71 recruté par l'idole pour son nouveau concept musical. En effet, MIYAVI sur scène aujourd'hui c'est une guitare, une batterie et, occasionnellement, un clavier. C'est osé, mais cela permet à l'artiste d'exprimer tout son talent sur son instrument et d'exploiter sa façon de jouer si particulière à son maximum. La tension est à son comble dans la salle et les fans commencent déjà à hurler. C'est alors que MIYAVI s'élance dans un bond qui démarre ce concert sur SURVIVE après qu'il a lancé un « Hello Tokyo ! » synonyme d'ouverture. Ce titre a été l'un des premiers morceaux, de ce nouveau concept, présentés au grand public. MIYAVI y joue de son jeu de guitare si atypique, martelant ses cordes et accompagné de Bobo et sa batterie réduite au stricte minimum : caisse claire, grosse claire, et quelques cuivres. Le batteur est tout simplement impressionnant, doté d'un panel de jeux varié et d'une frappe puissante. Il forme un duo unique et fusionnel avec l'artiste principal du soir.

MIYAVI enchaîne alors de nombreux titres de ses opus précédents, réarrangés pour l'occasion. Il donne une touche plus crade à ces compositions tout en ayant un son moins électrique, comme sur Coin Lockers Baby et son riff lourd, ou Ossan Ossan Ore Nanbo. Mais les remix les plus novateurs arriveront en même temps que l'entrée en scène du claviériste Coba84. Sur BOOM-HAH, l'introduction du clavier donnera un air plus jazzy et parfois plus funky. Avec cette approche différente, le morceau perd en puissance, mais il gagne en groove. Cependant, d'autres retouches ne sont pas aussi convaincantes, comme 21st Century Tokyo Blues qui commence de la même manière que la piste originale avec cette voix synthétique sur laquelle MIYAVI exécute quelques pas de danse (Moonwalk, mouvements de robots). Le rap des Kavki Boyz est conservé en enregistrement mais l'on perd définitivement tout l'intérêt des raps et scratchs de ce que fut le Kabuki Rock ; la meilleure période de l'artiste depuis ses débuts. Et le solo en slides et tapping de MIYAVI n'y fera rien. Ame ni utaeba ne sera pas plus pertinente avec un MIYAVI à la voix faiblarde, bien que le clavier soit appréciable. Entre chaque set de chansons, MIYAVI s'étire avec désinvolture, chauffe la salle en anglais et en japonais, ou fait scander son nom par un public totalement conquis à sa cause.

Cette désinvolture, on la retrouve justement dans ce titre gonflé d'égocentrisme : What's my name? La star du soir frappe les cordes de sa guitare, parcourant rapidement le manche de son instrument, et stoppe net plusieurs fois afin de faire scander son nom. Il provoque le public, lançant des « What the fuck is my name? », et prouve sa technique. Ce morceau n'a d'autre but que de se faire mousser sous les cris de fans excités. C'est la marque MIYAVI, et le fan service qui l'accompagne. L'on arrive alors au vrai « main event » du concert avec quatre pistes présentées pour l'occasion et que l'on retrouvera plus tard sur le deuxième CD du single TORTURE en version limité (voir à ce propos notre chronique ici). Tout d'abord, REVENGE commence avec la grosse caisse marquant la mesure et ce riff assez répétitif. La batterie est à cent mille lieux de la débauche d'énergie délivrée depuis le début du concert par Bobo. La voix de MIYAVI commence également à montrer ses limites. Sans l'ombre d'un doute, UNBREAKABLE est bien plus intéressante, débutant par un solo de Bobo et l'utilisation pertinente des silences. Les deux musiciens se suivent parfaitement jusqu'au refrain plus lent et marqué par les cris de MIYAVI. Vient alors S.M.F.B., dont le titre à la vulgarité très « teenage » (Super Motherfucker Bitch) peut laisser perplexe. Le jeu est plus punk rock, notamment sur le riff principal vu et revu. S.M.F.B. est en fait un ramassis de clichés et de déjà-entendu. Bien heureusement GRAVITY sauve ce passage. MIYAVI explique avoir composé ce titre à la mort de Michael Jackson, se questionnant ainsi sur la vie et la mort ; thématique qu'il dit explorer depuis la naissance de sa fille. Comme à l'extérieur, la pluie tombe en fond sonore sur la scène. Le tempo est lent, la guitare est entêtante, les lyrics sont personnels. Des frissons s'emparent alors de la salle lorsque MIYAVI lance ce premier cri torturé qui pourfend le Shinagawa Stellar Ball et le laisse sans voix. La batterie n'arrive qu'en fin de composition. C'est sur ces notes de mélancolie que s'achève ce mini set de nouvelles compositions.

L'on revient alors aux fondamentaux, passant de Kimi no negai wo à Shouri no V-ROCK qui fait toujours son petit effet. Le claviériste, qui est revenu entre temps, chauffe la salle en demandant de faire tourner les serviettes ; ce qu'il fait lui même tout au long du morceau. Mais il faut bien que tout cela ait une fin, avec ARE YOU READY TO ROCK?. MIYAVI jette ses bouteilles d'eau à destination du public, passe entre la fosse et la scène, protégé par des barrières, puis fait durer le morceau jusqu'à l'ultime moment où il crache de l'eau en se penchant en arrière. Ces deux titres rock auront littéralement enflammé le Stellar Ball. Puis le rappel arrive donc pour clôturer ce live. MIYAVI présente ses deux musiciens qui se lancent dans des solos dont on retiendra surtout celle de Bobo qui, tenant ses baguettes tel un samurai tiendrait son sabre, s'excite sur son instrument non sans musicalité. Le tout se finit sur Girls be ambitious. Au final, le nouveau chemin qu'emprunte MIYAVI n'est certainement pas pour déplaire. En décidant de bouleverser sa carrière musicale par des changements de label et l'acquisition d'une plus grande autonomie, l'artiste semble vouloir se dirigier vers ce qu'il considère être l'essence de son style.

La route est encore longue pour ce génie qui n'a encore jamais réussi à enchaîner ses évolutions de manière convaincante. Attention, par exemple, de ne pas retomber dans la cacophonie d'un Miyavizm assez proche de la formule actuelle, surtout après une période aussi riche musicalement que fut le Kabuki rock. Car MIYAVI marche actuellement sur un fil de funambule sans filet pour le rattraper.


SET LIST :

SURVIVE
Coin Lockers Baby
Ossan Ossan Ore Nanbo
BOOM-HUH BOOM BOOM HUH
21st Century Tokyo Blues
Ame ni utaeba
What's My Name?
Kimi ni Funky Monkey Baby
REVENGE
UNBREAKABLE
S.M.F.B.
GRAVITY
Kimi ni negai wo
SUPER HERO
Eccentric Otona Yamai
Shouri no V-ROCK
ARE YOU READY TO ROCK?

ENCORE

Subarashi ka na, kono sekai
Sakihokoru hana no you ni-Neo Visualizm-
Girls be ambitious
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