Retour sur la performance électro-pop de MEG au parc des expositions de Montreuil
Chaque année depuis maintenant quatre ans, le petit frère du plus grand salon européen de l'entertainment Japonais, Chibi Japan Expo, débarque à l'automne. Certainement pas aussi riche en termes de venues d'artistes que son homonyme de Villepinte, le petit salon de Montreuil n’a cependant pas à pâlir. Il y a deux ans avec le JAM Project, l’année dernière avec HANGRY&ANGRY, le salon permet de diversifier quelque peu la scène musicale japonaise en France.
Cette année, cette règle est plus que jamais vérifiée avec la participation de MEG, représentante d’un genre extrêmement peu présent en Europe : l’électro-pop nippon. Artiste complète, chanteuse, auteur et compositrice, elle collabore notamment avec Yasutaka Nakata, un grand nom de la scène électronique et des dancefloors japonais. Elle nous revient donc après son passage lors du dixième impact de la Japan Expo, à l’occasion du Harajuku Fashion Show pour un showcase qui s’annonce d’ors et déjà haut en couleur.
Lorsque nous pénétrons dans le sous-sol du parc des expositions, lieu rituel pour la scène principale, nous constatons avec un plaisir non dissimulé que celle-ci a subi une grande transformation. C’est une grande avancée qui s’offre à nous, permettant au public de se positionner tout autour de l’espace, renforçant ainsi la proximité avec l’artiste.
Le seul défaut de cette configuration, c'est que l'on a très vite l'impression qu'il y a peu de monde. L'affluence était ici moyenne, loin de celle d'il y a un an et demi, c'est certain, mais cela n'a pas empêché MEG de se donner à fond. Après une petite intro aux beats électro enjoués et colorés, la voilà donc qui débarque sur scène vêtue d'une élégante et voluptueuse robe blanche et rouge, sourire aux lèvres, agitant les bras pour faire signe à tout le monde.
On ne pourra pas dire que la chanteuse était avare de gestes envers son public. Elle a superbement réussi à occuper tout l'espace pendant un set, qui durera une petite quarantaine de minutes. Entraînante, le public la suit volontiers pour taper dans les mains et même chanter avec elle. Certains fans ont même fait le déplacement et quelques glossy sticks parsèment la grande fosse.
Elle enchaîne les titres en réalisant ses habituelles chorégraphies sous les projecteurs d'une régie lumière plutôt efficace, tout en se déplaçant de part en part de la scène, s'amusant des volants de sa jupe, pour toucher quelques mains du public parfois surpris, en particulier lorsque qu'elle prend littéralement la main d'un homme qui n'avait rien demandé de particulier.
Bras tendu vers le public micro en main, regard complice vers les photographes, seule la performance vocale à proprement dite aura pu décevoir quelques spectateurs. C’est en effet par-dessus une bande son, sur laquelle se trouve les "effets voix", que MEG va nous offrir une performance où elle ne prend véritablement pas beaucoup de risques. L’acoustique n’est, comme chaque année, toujours pas au rendez-vous. Tout en face de la scène, on a du mal à entendre la chanteuse. Pire, lorsque qu’elle nous revient pour le rappel accompagnée d’une traductrice, on doit tendre l’oreille pour comprendre quelques bribes seulement… Vraiment dommage.
Ce spectacle, même s'il s'est avéré sans surprise pour certain, était d'une qualité non négligeable. Elle honore sans difficulté l'électro-pop nippon laissant espérer qu'elle ne soit que le précurseur d'une grande lignée... Après tout, on dit que l'espoir fait vivre...
