Live Report

MIYAVI rocks en live house

16/01/2011 2011-01-16 05:00:00 JaME Auteur : matto

MIYAVI rocks en live house

Live à Shimokitazawa – BASEMENT BAR (17/08)


© Yosuke Torii
Shimokitazawa est un lieu bien connu de la jeunesse tokyoïte. En prenant le train express depuis Shibuya, il ne faut que quelques minutes pour se rendre dans ce quartier animé et fashion qui regroupe un certain nombre de live houses réputées. Le 17 août, c'est au BASEMENT BAR que MIYAVI s'arrêtait pour sa tournée Screaming out from Tokyo, alors qu'il rentrait tout juste des États-Unis. Le live, également diffusé sur USTREAM en direct, permettait aux fans d'approcher un peu plus leur idole. Et nous, de voir ce que peut donner l'artiste dans une petite salle après l'avoir observé au Stellar Ball de Shinagawa, (voir ici), et avant sa tournée française.

Les fans sont visiblement très excité(e)s à l'idée de rencontrer leur idole d'aussi près. L'ambiance est d'autant plus survoltée que la salle est minuscule, regroupant un peu plus de 200 personnes. Et lorsque MIYAVI arrive enfin sur scène, c'est une forêt de bras qui se dresse devant lui ; tou(te)s rêvent alors de pouvoir toucher le corps de cette icône rock. C'est dans ce contexte que le guitariste entame un petit solo en slap afin d'émoustiller son public. MIYAVI fait crier son nom et brandit le manche de sa guitare avant de crier : « Are you ready Motherfuckers? ». Il lance alors la soirée directement avec ARE YOU READY TO ROCK?. BOBO marque le rythme sur sa grosse caisse et le morceau se transforme en une sorte de bœuf entre le batteur et MIYAVI. Tous deux semblent apprécier ce moment où les instruments sortent de leurs sentiers battus. Le public reprend en chœur la phrase titre et le morceau s'accélère avant de laisser place à UNBREAKABLE, l'une des valeurs sûres parmi les derniers titres de l'artiste. Mais c'est le titre controversé de S.M.F.B qui sera la surprise. MIYAVI tente de faire répéter à ses fans ce slogan de SUPER MOTHER FUCKER BITCH, et plaisante sur leur prononciation toute japonaise (« Supa Moza Focka Bitchi »). Le morceau commence à tombeau ouvert pour BOBO, avant que le riff punk ultra classique n'arrive. Ce titre était, jusqu'à présent, très peu intéressant, que ce soit dans sa version studio ou lors de son interprétation à Shinagawa. Mais cette fois-ci, MIYAVI s'exprime comme s'il s'adressait vraiment à cette « bitch ». Il crache ses paroles à la gueule de cette personne, avec un air moqueur, et ajoute un ton réaliste à son interprétation. Avec un chant plus parlé, plus agressif, il donne ainsi une nouvelle âme à ce morceau.

Le concert a débuté de la meilleure des façons qu'il soit. Entre deux chansons, MIYAVI s'exprime et évoque la chaleur étouffante de ce mois d'août et de ce sous-sol. Il plaisante en avouant qu'il a peut-être fait une erreur en choisissant l'été chaud et humide de Tokyo pour sa tournée. Il se rafraîchit avec son éventail puis fait de même pour les premiers rangs. Il parle également de sa volonté, par cette tournée spéciale, de créer une alchimie entre le public et la scène ; volonté que l'on ne peut que saluer. Le morceau suivant est également tiré de son dernier album WHAT'S MY NAME, puisqu'il s'agit de Chillin Chillin Money Blue$. Il cale son riff groovy sur son looper et rajoute quelques notes blues. Tout le monde frappe des mains pour l'accompagner. Il sursaute sur les frappes de BOBO, comme si celles-ci faisaient vibrer le sol. Avant de lancer A-HA, MIYAVI bizute un peu son claviériste qui attend patiemment en backstage son heure. Il raconte quelques anecdotes, comme lorsque coba84 aurait fait une erreur en live, lui valant quelques réprimandes de BOBO qu'il craindrait depuis. A-HA n'est pas le titre le plus intéressant de la soirée, mais il fait participer le public, et même BOBO au chant. C'est sur cette note d'humour qu'arrive le morceau Moon, exécuté en finesse et en douceur. L'ambiance du BASEMENT BAR se calme un temps.

C'est ce qu'il fallait pour lancer l'un des morceaux les plus émouvants de MIYAVI : GRAVITY. Nous avions déjà fait remarquer l'ambiance qui règne autour de cette chanson lors du live au Stellar Ball : quelques notes mélancoliques jouées seules, un chant triste et personnel qui lance un refrain déchiré, torturé qui vous prend aux tripes et vous fait dresser les poils. C'est la complainte de MIYAVI. L'ambiance est si lourde que les fans n'osent faire un geste, n'osent prononcer un mot. Une communion s'installe entre la scène et le public dont le respect est total en cet instant. D'ailleurs, l'on peut entendre dès la fin du morceau de nombreuses éloges quant à ce morceau. Puis c'est au tour d'Universe de passer à l'épreuve du live. Le slap de MIYAVI, intérêt principal d'Universe, s'apprécie tout au long du morceau. TORTURE remonte malgré tout le niveau. Ce morceau catchy sera interprété par un MIYAVI un peu fatigué, sûrement par la chaleur des lieux. Le chant n'est donc pas des meilleurs, et sa prestation manque de punch. Mais si la voix commence à fatiguer, ce n'est pas le cas de MIYAVI qui fait danser le BASEMENT BAR sur Futuristic Love en lançant l'un des passages les plus surprenants du show.

En effet, en deuxième partie de cette interprétation, MIYAVI transforme le BASEMENT BAR en boîte de nuit. En gardant son riff sur son looper, il y ajoute quelques effets électro enregistrés avec ses pédales, tandis que BOBO continue d'accompagner ce passage expérimental. MIYAVI ne joue même plus, dansant sur scène au rythme de ce son sous acides. En guise de fin, le chanteur fait à nouveau scander son nom entre deux démonstrations de guitare. Son jeu est fait pour impressionner les foules, pour être sous le feu des projecteurs. Et quoi de mieux que What's my name? pour cela ? Ce dernier titre de la soirée, débutant par un rap, pose en guise de refrain cette question simple : « quel est mon nom ? ». Ce nom, les fans, plongés dans l'obscurité oppressante du BASEMENTR BAR, le scanderont afin d'avoir leur rappel. Ce sont les derniers moments du show, et une ancienne composition le ponctue. C'est Shouri no V-Rock, l'un des titres incontournables de l'artiste en live. Accompagné de coba84 au clavier, MIYAVI fait bouillonner le public une dernière fois. Les personnes présentes font tourner leurs serviettes ou leurs cheveux sur le refrain, soutenues par coba84 qui en fait de même. Dans cette longue tournée des live houses intitulée Screaming Out of Tokyo, composée de douze dates, une autre représentation s'achève. Et le jour suivant sera celle d'Aoyama.

Le challenge que MIYAVI s'était donné est rempli avec succès. Dans le BASEMENT BAR, la chimie entre artiste et public était parfaite. Moins froid que dans une grande salle, cet ego surdimensionné s'est révélé drôle et talentueux. Mais ça, on le savait déjà !
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