Live Report

Theatric of Ethnizm : one-man d’Ethnic Legist au Meguro Live Station

30/01/2011 2011-01-30 05:00:00 JaME Auteur : Loen

Theatric of Ethnizm : one-man d’Ethnic Legist au Meguro Live Station

Théâtre, danse et musique réunis au cœur d’un spectacle étonnant des rockeurs apôtres de l’Egypte ancienne.


© Lauriane Bedin
En septembre 2010, les Ethnic Legist posaient pour la première fois le pied hors du territoire japonais, et faisaient découvrir à une partie de l’Europe la singularité de leur son métal mêlé de mélodies moyen-orientales. Deux mois plus tard, ils organisent en ce 18 novembre 2010 ce qui n’est que leur deuxième one-man en terre nippone.

Dès l’entrée dans la petite salle déjà comblée du Meguro Live Station, il n’est pas difficile de comprendre que le groupe a décidé de frapper fort et différemment pour ce one-man show. Des colonnes de pierre, un squelette enrubanné, divers objets anciens et une toile de bandelette décorent la scène agrandie pour l’occasion, qui se rapproche plus du plateau de théâtre que d’une scène de concert. Ce décor morbide semble annoncer une prestation ambitieuse aux allures de spectacle vivant, une impression qui va se confirmer rapidement.

Car pour les personnes du public qui n’avaient pas fait attention à l’annonce du groupe sur son site officiel, deux surprises d’importance se dévoilent. La première tient à l’apparition sur scène, au côté du groupe, de trois silhouettes inhabituelles : deux choristes femmes, drapées dans des saris et maquillées à l’indienne, et un deuxième guitariste masqué par une capuche noire. Ces trois personnes ne sont pas inconnues des plus anciens fans, puisqu’elles s’avèrent être d’anciens membres d’Elphaind – le précédent groupe de trois des membres d’Ethnic Legist –, et actuel membre d’EVER+LAST pour ce qui est du guitariste Naru.

Mais ce ne sont pas les seuls invités de cette soirée : le début du concert est marqué par l’irruption sur scène de trois acteurs grimés, qui jouent l’introduction d’une histoire qui se déroulera tout au long du spectacle. Parfois sous forme de mini-actes entre les chansons, parfois au cours de celles-ci au milieu même des musiciens, les trois acteurs, également danseurs, racontent l’histoire d’un homme et de deux femmes qui s’entre-tuent et renaissent en momies pour mieux se déchirer à nouveau.

Sur le fil de ce conte inventé pour l’occasion, les Ethnic Legist déroulent une set-list plus conventionnelle qui commence fort avec l’enchaînement de cinq chansons énergiques. On y compte notamment la très efficace Durga, durant laquelle le solo originel de guitare devient duo grâce à la présence du second guitariste, dont on sent l’habitude de jouer avec El.

Horus et Isis, aux refrains très épiques, permettent enfin de mettre les chœurs en valeur et d’ajouter un cachet lyrique intéressant aux compositions. La violente Abi continue à nous plonger dans l’univers macabre du groupe avec les trois acteurs qui jouent les zombies au milieu des musiciens imperturbables, excepté le chanteur qui lutte pour contenir son sourire. La rythmique endiablée de la batterie continue à s’emballer pour les chansons suivantes, puis se calme soudainement sur des reprises acoustiques d’Anubis et Kami no Uta, qui installent une ambiance doucereuse où la danse et les chœurs favorisent une sorte de transe païenne.

Le spectacle continue avec des titres animés sur lesquels la voix de Yuma s’emballe, couvrant malheureusement les choristes qui deviennent inutiles, et se noyant un peu elle-même dans une instrumentale qui ne met pas le chant en valeur.

Vient alors le moment du rappel au cours duquel le groupe présente les membres supplémentaires et plaisante sur le squelette momifié, présumé recueillir l’âme de GENTO, esprit du groupe et deuxième nom d’El, guitariste et compositeur. Mais c’est un peu plus tard qu’est dévoilé à la stupeur du public un fait plus amusant : l’une des danseuses, en robe courte et féminine, est en fait un homme ! Et ce concert est manifestement la soirée des surprises puisqu'on annonce ensuite l'anniversaire du chanteur, à qui est apporté un gâteau dont il devra souffler les bougies à quatre-pattes sur le sol, sous les rires du public.

L’ambiance, très échauffée, accueille avec plaisir un Astarte déchaîné, avec la participation des danseurs en civil qui se trémoussent en possédés. Mais ce sont les deux dernières chansons, que les nouveaux fans d’Ethnic Legist ne connaissent pas puisqu’il s’agit de deux chansons d’Elphaind, qui closent le spectacle avec efficacité sur une note plus grand public, détachées de l’univers des momies et des musiques païennes.

On peut noter d’ailleurs que l’une des deux chansons du CD offert ce soir-là en cadeau, également reprise d’Elphaind, RELY, est une piste solide et intéressante, beaucoup plus universelle que le travail habituel du groupe et qui semble indiquer que ce dernier aurait tout bénéfice à élargir un peu son champ musical.

L’univers dérivé de l’Egypte ancienne que le groupe a choisi pour base a néanmoins grandement fait ses preuves en cette soirée, où il a permis la mise en place d’un véritable spectacle complet et cohérent malgré ses moyens modestes. Une initiative innovante à souligner de la part de ce petit groupe de metal/visual-kei, qui semble vouloir apporter du renouveau et se démarquer d’une scène musicale stagnant un peu facilement sur les recettes qui marchent.

Il est à noter que ce one-man est le dernier du chanteur Yuma, qui se retire du groupe le 9 janvier 2011.

SET LIST :
1. エネアド - Eneado -
2.シェスメテト - Shesmetet -
3.ガネーシャ - Ganesha -
4.レジスト - Resist -
5.ドゥルガー - Durga -
6.ホルス - Horus -
7.イシス - Isis-
8.アビ - Abi-
9.リミテッド - Limited-
10.リリー - RELY-
11.アヌビス - Anubis - Aco.Ver
12.カミノウタ - Kami no uta - Aco.Ver
13.スイボク - Suiboku -
14.ネフェルテム - Nefertem -
15.パールヴァティ - Parvati -
16.シヴァ - Shiva -
ENCORE
17.サイス - Sais -
18.セト - Seth -
19.アスタルテ - Astarte -
20.Reach it to the Heaven
21.赤碧の空 - Sekiheki no Sora -
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