Compte-rendu du deuxième concert de Suga Shikao à Londres

Bien que ce soit une soirée froide et humide du mois de novembre, les fans faisant la queue devant l'O2 Academy au nord de Londres restent joyeux. Après avoir conquis les Londoniens lors de son premier concert à l'étranger à la même période l'année dernière, c'est cette fois-ci presque le double de personnes qui a fait le déplacement pour voir Suga Shikao.

Peu avant le début du concert, les musiciens viennent accorder leur instrument, provoquant une vague d'excitation tandis que les fans reconnaissent les habituels membres de session. Ils quittent ensuite la scène pour laisser la place à Suga Shikao qui est finalement venu saluer tout le monde avec son look habituel en tee-shirt, gilet et ses lunettes à montures noires caractéristiques. Il s'exhibe d'un côté à l'autre de la scène pour déchaîner la foule et les premières mesures de l'ancienne chanson Zenjin mitou no HIGH JUMP commencent à résonner tandis qu'il prend sa guitare acoustique au milieu de la scène. Il joue la partie instrumentale tout seul alors que les gens tapent des mains en rythme. Il crie « Bienvenue à notre concert Funkastic ! » avant de démarrer la musique funk KARAPPO où ses compagnons de scène le rejoignent. Tous les membres apprécient clairement la chanson autant que la foule. En effet, Suga Shikao et son bassiste se tiennent dos à dos lors de la jam session au milieu de la piste. Cette fois-ci, les fans ne parlant pas japonais sont plus impliqués grâce à la présence d'écrans, affichant la traduction des chansons, des deux côtés de la scène.

Tout le monde se met à danser au début de Party People, un des nouveaux morceaux de FUNKASTiC, son dernier album. La prestation scénique du chanteur est à son maximum dans cette composition très énergique tandis qu'il tire la langue avec espièglerie et invite les gens à le rejoindre en chantant en choeur les « la-la » à la fin. STORY, une des anciennes chansons préférées des fans, fait suite tandis que ceux s'étant entraînés font signe de la main et pointent du doigt aux moments opportuns. Le rythme ralentit alors légèrement avec l'intro à la basse très profonde d'Ougon no tsuki qui pénètre chaque recoin de la salle. L'aigre-douce Amai kajitsu, un morceau de rock calme, suit ensuite pour casser la fougue de tout ce funk. Une boucle au synthé lance alors le début de Loveless de COIL reprise par Suga Shikao qui abandonne sa guitare pour chanter cette piste dance.

S'en suit Hajimari no hi. Tous les membres jouent avec un enthousiasme contagieux qui se propage dans le public. Le guitariste, lui, fait signe de taper des mains en rythme, tandis qu'avec le bassiste, ils vont tour à tour devant la scène pour montrer leurs compétences et interagir avec les fans en prenant des poses. Les lumières s'éteignent ensuite pour le couplet calme de 13 kai no ELEVATOR avant d'illuminer la salle à nouveau pour le refrain très rock et les sauts frénétiques de la foule.

Suga Shikao prend alors une pause après avoir enchaîné toutes ces chansons pour donner son premier MC de la nuit en demandant au public « Ca va ? » en anglais et obtient une réponse chaleureuse. Il raconte que son groupe et lui jouent toujours du funk au Japon et qu'il va jouer quelques morceaux acoustiques à la place. Juste avant de commencer, il montre ses progrès en anglais introduisant Sakamoto, le bassiste, Kishida, le batteur, Pochi, le clavériste et Tanaka, le guitariste, puis plaisante avec le bassiste en disant que sa braguette est ouverte.

En commençant par SAYONARA HOMERUN, trois chansons acoustiques ont été interprétées. Suga Shikao joue accompagné uniquement du bassiste et du batteur, permettant à sa voix douce d'être mise en valeur. « Ma guitare... est comme Jack Johnson ! » plaisante-t-il tout en jouant et en faisant des manières. La nostalgique HOME nite vient ensuite, suivie par le son décontracté d'Uchuu, à la limite du country, pour laquelle il informe qu'elle a été écrite à Londres en 2005.

Le reste du groupe revient pour la très connue Manatsu no yoru no yume. Le couplet calme enchante le public avant de se transformer en un refrain prenant. Ensuite, une intro aux cordes provoque l'éruption de cris de joie tandis que la foule reconnaît Gogo no PARADE. La musique colorée et le rythme disco refait bouger tout le monde et fait revivre un peu d'été nécessaire en ce jour d'automne morne. Cependant, Suga Shikao représente les membres du groupe à mi-chemin avant de laisser la place sous les projecteurs à Kishida pour un solo. « Vous voulez du funk ? » crie-t-il alors que Seigi no mikata débute. Le public est emporté par l'atmosphère amusante sur scène, tapant des mains et chantant avec le fausset « do-do » des musiciens. Suga Shikao lui-même danse sans retenue partout sur scène vers la fin.

L'introduction rapide des cuivres d'Oretachi FUNK FIRE, une chanson plus récente qui s'était déjà imposée comme l'une des meilleures en live, rend tout le monde frénétique. Les afficheurs montrent les paroles pour permettre à tous de les chanter. Il est évident que le groupe aime la jouer. Il y a plus de galants déhanchés, cris et hurlements dans les « sexy sexy ! » au micro du batteur. Ils s'arrêtent cependant tous en plein milieu et Suga Shikao explique que Kishida (en le pointant du doigt) a créé cette chanson. « Je ne connais pas le sens de « funk fire » ! » provoque des éclats de rire. Elle se termine avec un solo de batterie énergique et sauvage alors que tout le monde continue de bourdonner à sa fin.

« Tapez des mains en rythme, tapez des mains en rythme ! » scande le groupe avant qu'un nouveau remix live de 19 sai provoque des applaudissements massifs de tout le public. Après cette performance énergique, ce sont les pulsations funk plus calmes d'Ijimete mitai, pendant laquelle Suga Shikao impressionne ses fans avec son solo de guitare en produisant des hurlements incroyables de son instrument, tandis qu'il fait courir ses doigts presque languissants sur les frettes, qui concluent le set principal. Tanaka essaie de l'éclipser en jouant avec sa guitare derrière sa tête avant de s'effondrer sur le sol à la fin. Le batteur fait tourner follement ses baguettes sur chaque frappe durant le bruyant final et les membres saluent la foule avant de marcher vers les coulisses sous ses hurlements.

Le public tape du pied vigoureusement pour un rappel et est récompensé peu de temps après avec le retour du groupe. Suga Shikao remercie les gens d'être venus en disant qu'il a passé un moment fantastique et que tout le monde a été génial. L'accrocheuse 91:91 pousse les fans à danser et faire des gestes de la main à temps pour commencer les rappels. La chanson finale de la nuit est KONO YUBI TOMARE avec son rythme rapide. Sakamoto offre un solo de basse slappé à tout le monde et Suga Shikao se ballade devant la scène pour remercier le public une dernière fois et chanter en chœur avec lui. Il l'invite à revenir avant de quitter la scène tandis qu'une masse de fans, anciens et nouveaux, est réticente à les laisser partir.

Suga Shikao a délivré un concert mémorable, mais n'était pas la seule star du show. Le jeu parfait et l'alchimie entre tous les membres ont vraiment rendu cette performance électrifiante. Il ne serait pas surprenant que le public double à nouveau au retour d'une visite du chanteur et de son groupe.



Set list :

01. Zenjin mitou no HIGH JUMP
02. KARAPPO
03. Party People
04. STORY
05. Ougon no tsuki
06. Amai kajitsu
07. Loveless
08. Hajimari no hi
09. 13 kai no ELEVATOR
10. SAYONARA HOMERUN
11. HOME nite
12. Uchuu
13. Manatsu no yoru no yume
14. Gogo no PARADE
15. Seigi no mikata
16. Oretachi FUNK FIRE
17. 19 sai
18. Kiseki
19. Ijimete mitai

Encore
01. 91:91
02. KONO YUBI TOMARE