Live Report

MIYAVI a mis le feu au Trianon le 27 mars dernier à Paris

14/04/2011 2011-04-14 05:00:00 JaME Auteur : Didier

MIYAVI a mis le feu au Trianon le 27 mars dernier à Paris

Retour sur la date parisienne du chanteur et guitariste MIYAVI


© MIYAVI - J-glam Inc.
Comme chaque année depuis maintenant trois ans, MIYAVI débarque en France et en Europe. Si l'année dernière le bilan était plutôt mitigé avec un artiste en période creuse et en plein renouvellement, ce dimanche 27 mars fut l'occasion pour lui de présenter à son public parisien son nouvel album WHAT'S MY NAME?.

C'est avec une grande curiosité pour cette nouvelle facette de l'artiste que nous nous dirigeons vers la salle du Trianon, réouverte il y a peu après rénovation. Il faut dire qu'à l'écoute, WHAT'S MY NAME? semble être un album explosif en live, et ce ne sont pas les concerts en live houses tokyoïtes que MIYAVI a retransmis tout l'été sur Ustream qui nous feront dire le contraire.
Nous nous enfonçons donc dans la fosse déjà bien remplie. Il est vrai que si MIYAVI n'a pas fait salle comble, il n'en était pas très loin. Année après année, le guitariste à la voix éraillée remplit les salles sans lasser son public toujours fidèle, ce qui est plutôt une belle performance au vu de ses revirements fréquents de style.
La scène est à l'image de l'album, très épurée : seule la batterie et quelques amplis et micros jonchent le sol. Point de bannière ni de fioriture, nous sommes ici pour écouter de la musique, ce qui pourrait constituer un certain pied de nez à son passé visual.

Deux notes de guitare et la salle s'embrase. MIYAVI et sa guitare font une entrée magistrale sur scène accompagnée par les cris plutôt aigus du public. D'ailleurs, même si la fan-base de l'artiste reste plutôt féminine, on ne peut que constater une grande présence masculine, ce qui n'est pas un mauvais point. Le concert débute donc avec le titre éponyme de son dernier album : WHAT'S MY NAME?. Le jeu du guitariste est très bien rendu par le public qui à chaque "WHAT'S MY NAME?" lui rétorque "MIYAVI" ! Quoi de mieux pour démarrer un live ! Les compositions tiennent leurs promesses et les fans sont véritablement chauffés à blanc .
Petite pause pendant laquelle MIYAVI et BOBO, son batteur, nous prouvent leur complicité, puis le duo enchaîne avec UNIVERSE et Survive. La pression ne redescend pas avec ces deux morceaux, MIYAVI bouge et joue avec sa guitare. Il est un de ces artistes qui fusionne réellement avec son instrument, son jeu est naturel, direct et franc.

S'en suit alors une surprise qui ne sera pas la dernière. L'artiste nous attend avec une nouvelle composition intitulée HELL NO. Toujours très rock et dans la poursuite de l'album, l'intro à la guitare est accrocheuse et les cris répétés de l'artiste nous donnent envie de sauter et crier avec lui. Mais les musiciens ne s'arrêtent pas là ! CHASE, une autre nouvelle composition, nous tombe dessus. Un peu plus destructurée, la chanson fait encore monter la tension d'un cran. Ossan Ossan Ore Nanbo, un peu plus en dessous, reste tout de même efficace pour faire participer le public qui reprend ses marques.

Enfin, Chillin' Chillin' Money Blue$ vient nous fournir le petit repos dont nous avions besoin. C'est qu'il en faut de l'énergie pour suivre le rythme soutenu du concert, ce qui n'est absolument pas pour nous déplaire. Avant de commencer, MIYAVI nous fait savoir qu'il est heureux d'être ici et nous demande si nous nous amusons bien. Ce concert étant la dernière date française de cette tournée, "That must be HOT!!". Le rythme posé et répété de la chanson s'installe doucement. Le chanteur y ajoute sa voix et quelques notes supplémentaires de guitare avant de se lancer face au premier rang, presque à genoux, dans un solo à couper le souffle.
Après I Love You, I Love You, I Love You, And I Hate You, la pression retombe légèrement et l'artiste prend la parole en anglais, un peu plus longuement, afin de nous parler des événements tragiques du 11 mars dernier au Japon. Il nous explique que ce fut une décision difficile pour lui et son équipe de réaliser cette tournée après ce qu'il s'était passé, laissant sa famille et ses amis derrière lui. Après nous avoir expliqué que des urnes étaient à notre disposition à la sortie du concert pour recueillir les dons, il nous invite à observer une minute de silence pour prier pour le Japon. C'est plutôt improbable de demander à une salle de concert de faire silence pendant un moment et l'effet fut saisissant et terriblement émouvant. Après une minute de vide, le chanteur nous annonce Gravity.

Hasard de la setlist ou volonté de l'artiste, cette chanson chargée d'émotions et de souffrance arrive à point nommé. Devant un déluge que l'on imagine, l'artiste prend une place considérable sur scène, la salle est pendue à ses lèvres et l'écoute béatement dans une admiration et une compassion évidente. Les dernières minutes qui viennent de s'écouler représentent un moment de communion entre l'artiste, ses fans et la cause japonaise, de quoi se ressourcer et s'arrêter quelques secondes.
Pour s'en remettre, les deux comparses se lancent à nouveau dans deux nouvelles compositions : JUSTICE et feel the music. Légèrement disco, aux rythmes lancinants et balancés, JUSTICE prouve à nouveau que MIYAVI est un artiste aux nombreux talents, jonglant entre les styles et les tonalités. Les premières notes de Shelter résonnent ensuite, le guitariste agite sa tête dans tous les sens et nous invite à chanter. Si la chanson n'est pas notre plus grande surprise en live, les airs restent facilement en tête et on passe un moment agréable.

Pendant que quelques techniciens s'agitent à l'arrière de la scène, MIYAVI prend à nouveau la parole pour nous lancer une remarque (tristement ?) bien vraie : nous sommes tous plus vieux de trois ans depuis la première fois où il a posé les pieds en France. Beaucoup de choses ont changé pour lui. Outre ses deux petites filles, il est maintenant chez EMI (ndlr : Il était auparavant chez PS Company.) où il semble plus libre. Il en profite pour nous venter les mérites du très bon album live enregistré quelques jours avant lors du concert londonien. Enfin, il se lance dans une petite leçon de français terminant sa liste par un mot bien connu de tous, "Sarkozy", ce qui aura eu le mérite de faire rire bien du monde, BOBO en tête.
Il s'installe alors avec une guitare sèche sur un tabouret et commence avec Moon. Le titre suivant est issu de l'album *MYV POPS*, We Love You ~Sekai wa kimi wo aishiteru~, et vient mettre un peu de bonne humeur dans notre soirée. Timidement, les spectateurs lancent les "Whouhou" caractéristiques de la chanson et l'ambiance devient légère. Ponctué de quelques "Please pray for Japan", cela faisait longtemps que nous n'avions pas entendu ce titre très bien choisi au sein cette setlist.
Torture et S.M.F.B. viennent nous bousculer et nous chauffer pour le monstre du live qui nous attend. En effet, MIYAVI nous lance un "Are you ready to rock?" complice qui introduit la chanson du même titre, Are You Ready To Rock?. Même après toutes ces années, on ne peut pas se lasser d'un tel morceau qui se fond totalement dans une setlist "WHAT'S MY NAME?". MIYAVI bouge de droite à gauche et le public chante et saute avec le chanteur avant de terminer le set avec Futuristic Love. Ce titre était d'une excellence particulière lors des concerts en live houses à Tokyo et il nous tardait de l'entendre en vrai. La chanson entêtante, répétitive et endiablée se met en place progressivement et fait monter la tension petit à petit. Alors que les musiciens quittent la scène, un fond sonore persiste avant leur retour pour le rappel.

Après quelques minutes à se faire désirer, le duo revient sur scène pour achever Futuristic Love et se lancer sur Subarashiki kana, Kono Sekai -What a Wonderful World-. La chanson de la période Kabuki Boys ne perd pas de son charme sous l'arrangement simpliste de ce nouvel album, tout le monde chante et danse pour profiter des derniers instants de ce concert puisque MIYAVI nous annonce déjà le dernier titre.
Pour clôturer le show, le chanteur reprend une seconde fois Survive. Etonnant de voir un doublon dans cette setlist alors qu'il restait d'autres possibilités, il donne cependant tout ce qui lui reste lors de cette ultime chanson. Il quitte ensuite la scène l'air heureux, tout comme nous qui venons de passer un excellent moment en sa compagnie.

Ce live fut donc d'une efficacité extrême. Tout au long du spectacle, on a beau vérifier, ils ne sont vraiment que deux sur scène. Malgré cela, ils dégagent une énergie incroyable dans un show on ne peut plus humain. MIYAVI est proche de son public, de son pays et de son instrument. Il aime ce qu'il fait et cela se ressent. L'émotion, l'énergie, tout y était. Nous étions même beaucoup plus chanceux que nos confrères anglais qui avaient eu le droit à un MIYAVI à la voix éteinte et à la setlist raccourcie (ce qui ne nuit pas - trop - à la qualité de l'album live). Une chose est sûre, nous serons encore au rendez-vous l'année prochaine, espérons-le.

Set list

1. What’s My Name?
2. Universe
3. Survive
4. HELL NO (new song)
5. CHASE (new song)
6. Ossan Ossan Ore Nanbo
-MC-
7. Chillin’ Chillin’ Money Blues$
8. I Love You,I Love You,I Love You, And I Hate You.
-MC-
9. Gravity
10. JUSTICE (new song)
11. feel the music (new song)
12. Shelter
-MC-
13. Moon
14. We Love You ~Sekai wa kimi wo aishiteru~
15. Torture
16. S.M.F.B
17. Are You Ready To Rock?
18. Futuristic Love

Encore

18 (bis). Futuristic Love (suite)
19. Subarashiki kana, Kono Sekai -What a Wonderful World-
20. Survive


JaME tient à remercier EMI France pour nous avoir permis de réaliser cet article.


Comme un avis n'engage toujours que son auteur, voici ceux des autres membres de la rédaction de JaME présents à ce concert :

Mani :
Les compositions de WHAT'S MY NAME? ont pris toute leur ampleur lors de cette prestation. MIYAVI, soutenu par le batteur BOBO, a mis ses tripes dans ses chansons et a réussi à faire vibrer entièrement le Trianon. Le rythme enlevé de ce concert ne s'est pas essoufflé un seul instant, même lors des chansons plus calmes telles que Gravity, et a vu un chanteur et un public se donner à fond l'un pour l'autre.

Jucar :
D'accord, WHAT'S MY NAME? est un bon album, mais le live le rend bien meilleur de par la performance de MIYAVI. Je m'attendais à un mec énervé qui saute partout, au lieu de cela son jeu est d'autant plus intense de par son immobilisme (ceci dit, il reste très à l'aise avec une guitare entre les mains... Comme si celle-ci ne faisait que les prolonger).
Je regrette les passages musicaux où il ne jouait pas parce que cela enlève du naturel au spectacle... Mais je n'accuse personne de jouer en play-back ! Ces "blancs" auraient juste mérité un support humain.
D'un autre côté, il nous a épargné le coup du "j'enlève mon tee-shirt" que certains affectionnent mais que je trouve bon pour les groupies : vive les concerts pour la musique et pas pour le cul.
Ceci étant dit, c'est chouette de pouvoir vraiment échanger avec un artiste japonais. Ainsi, la minute de silence non respectée par certains mise à part, le public a pu profiter d'un MIYAVI blagueur, mais pouvait-on s'attendre à autre chose ?
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Date Evénement Lieu
  
27/03/20112011-03-27
Concert
MIYAVI
Le Trianon
Paris
France
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