Les live reports de la dernière journée de cette douzième édition de Japan Expo.
Akira Yamaoka
Après l'avoir vu ce dimanche, on regrette déjà de ne pas avoir assisté au premier showcase d'Akira Yamaoka : cet invité d'honneur musique de jeux vidéo a en effet créé la surprise lors de cette édition. Avec son groupe et Manu en invitée spéciale, ils ont secoué le J.E. Live House, la troupe KAMUI et ses katanas en renfort pour un spectacle total.
Guitariste, batteur et bassiste précèdent le chef d'orchestre Yamaoka - tout de cuir vêtu - sur scène, pour entraîner les festivaliers dans leur musique qui a donc mis tout le monde d'accord. « Ça va ? » et comment pourrait-il en être autrement avec de telles bêtes de scène. Avant l'arrivée de Mary Elizabeth McGlynn, notre camarade bassiste - il faut l'avouer, au-dessus du lot - se charge de donner de la voix.
Mais le batteur et le guitariste ne sont pas en reste, ce dernier se mettant à genoux devant un public dont ce serait pourtant à lui de se prosterner devant le show à venir. Mary Elizabeth vient alors compléter la bande et échanger avec les festivaliers entre chaque morceau. Au sein du quintette ainsi qu'avec les spectateurs, la complicité est de mise.
C'est sans compter KAMUI qui, sur Tender Sugar, donne une autre dimension au spectacle. Les duels mis en scène sont un nouveau coup de fouet avant l'arrivée de Manu. Sur You're Not Here, la chanteuse, en duo avec Mary Elizabeth, ferme la boucle. Sans fausse note, le mini-concert ne pouvait pas se terminer sans un rappel.
Ainsi, Your Rain, tiré de la B.O. de Silent Hill 4, nous rappelle l'implication de Yamaoka dans l'univers vidéoludique pour finir une prestation dont la qualité était loin d'être virtuelle. Pour notre part, nous pouvons seulement espérer que la prochaine fois le compositeur troquera son T-shirt Nolife contre un autre à l'effigie de JaME !
Set list
Intro
Theme of Laura
Broken Dreams
Hell Frozen Rain
Tender Sugar
B.O de Julia X
Shot Down in Flames
When You're Gone
You're Not Here
Rappel
Your Rain
Lightning
Japan Expo n’a pas oublié les amoureux de heavy metal en invitant le groupe Lightning. Alors que l’an dernier nous avions droit au charismatique Demon Kogure, cette année c’est au tour de Robert Watermann d’en imposer sur scène ! En effet, même si celui-ci ne dégage pas du tout la même aura, sa carrure de metaleux américain n'en est pas moins impressionnante.
Le concert démarre sur les chapeaux de roues avec le titre Stalwart~Thousand Fields, qui montre tout de suite le bon niveau du groupe. La puissance vocale de Robert Watermann est sublimée par les excellents riffs des guitares d'IRON CHINO et KOUTA, auxquels se rajoutent la batterie de GIGA THRASHER et la basse de MIHASHI. Il enchaîne ensuite avec le titre Shining Wizard, déjà joué la veille, pendant lequel de gros sons de guitares soulignent l’imposante voix du Texan.
C’est cependant lors de Pegasus fantasy que Lightning trouve totalement le public du J.E. Live House, puisqu'il s'agit de l'une des chansons, si ce n’est la chanson préférée de tous les fans d’animation. Tout le monde reprend le refrain en chœur avec le groupe. Celui-ci continuera sur le même chemin pour le reste du showcase, au milieu duquel IRON CHINO s'adresse aux spectateurs, toujours plein d'entrain et d'humour. On voit que Lightning prend plaisir à être ici et aime le montrer en partageant cette joie avec les festivaliers.
Beaucoup moins populaire que le groupe Seikima II qui a clôturé le festival l’an dernier avec un concert absolument époustouflant, Lightning a quand même réussi à attirer les foules dans le J.E. Live House et à les séduire avec un showcase puissant. Espérons qu’il revienne en Europe pour une vraie tournée !
Set list
Stalwart ~Thousand Fields
SHINING WIZARD
Never Surrender
Pegasus fantasy
Poltergeist
SPARKING!
BRAVE HEART
Keisho Ohno
Ian Fleming aurait dû venir aujourd'hui ! Si la prestation de Keisho Ohno sur la scène principale était atrocement courte, son interprétation de la B.O. de James Bond était inspirée : le musicien, totalement dans le personnage, en a même utilisé son shamisen comme une arme sur le public.
Accompagné seulement d'un ordinateur, qui rappelle le contraste modernité/tradition qui est à la base de son œuvre, Keisho nous semble bien lointain depuis nos sièges : les organisateurs ont compris le sens du mot « marge ». Pour un showcase déjà estropié, cet autre point négatif fait mal.
Heureusement, l'artiste pense à utiliser l'avancée qui s'étale devant lui pour que les écrans géants ne soient pas le seul recours possible. Sous les feux des projecteurs, il fait l'amour mais aussi la guerre devant un public déjà conquis depuis tant de concerts en France.
Ainsi, sur Seiya il entraîne les spectateurs derrière lui, hurlant tous en chœur ce refrain guerrier qui vient réveiller une dernière fois le Parc des Expositions. Espérons que ce cri du cœur nous ramènera le samurai pour des shows plus à la hauteur de son talent, après cette expérience assez moyenne.
May'n
Comme il faut une fin à tout, le moment fatidique du dernier concert au J.E. Live House arrive enfin. L’année dernière, il s’agissait de SEIKIMA-II, qui nous avait laissé un souvenir plus qu’impérissable. Aujourd’hui, c’est May’n, une artiste pop, qui fait la fermeture, et malgré sa récente popularité au Japon, on ne peut pas dire que le bouquet final soit grandiose.
La scène qui accueille l’artiste est vide. Terriblement vide. Et ce n’est pas la lumière qui fera la différence. Heureusement, juste après le début du spectacle, des danseurs rejoignent la chanteuse, ce qui comblera quelque peu cet espace. La jeune femme arrive vêtue d’une veste un peu tombante, ainsi que d’un mini-short tous les deux blancs. Elle attaque le concert avec une chanson plutôt lisse et pas très rythmée, pour se réveiller en douceur.
May'n semble à l’aise sur scène, effectuant de temps à autre quelques chorégraphies à la qualité très variable, mais qui sont les bienvenues. Aussi, elle essaye d’entraîner avec elle le public fatigué de Japan Expo, qui a bien du mal à lui rendre toute l’énergie qu’elle donne.
Au niveau musical, elle alterne les titres plus ou moins calmes. On notera simplement l’horrifique Scarlet Ballet, qui, tout comme sur le CD, n’est absolument pas dans les cordes de l’artiste.
En venant voir May’n, il ne fallait donc pas s’attendre à voir un monstre de la J-pop, mais simplement une chanteuse comme une autre, ni mauvaise, ni très bonne. Nous sortons de la salle sans être déçus, mais sans être satisfaits pour autant. Peut-être un autre contexte réussirait-il à mettre en valeur cette prestation.