Avant son concert aux États-Unis, BORN nous parle de son évolution et de ses changements.
Après avoir joué un puissant set sur la scène Rainbow du super événement V-ROCK FESTIVAL '11, le groupe de visual kei BORN s’est assis avec JaME pour parler de son parcours depuis notre dernière interview, ses sorties, ses concerts en Amérique...
JaME a déjà eu la chance d’interviewer BORN en Amérique. Cette fois, plutôt que de vous présenter vous-même, pourriez-vous introduire la personne à côté de vous et nous raconter une petite anecdote ?
K : A première vue, le guitariste Ray a l’air cool, il parle beaucoup et il est drôle. (Rires) Par exemple, pendant les concerts, il dit des choses marrantes lors des MC. Il est le leader, c'est sur lui que repose l’ambiance du groupe.
Ray : J’aime les blagues américaines.
KIFUMI : Il se présente lui-même. (Rires)
Ray : (à K) Hé, présente-moi !
K : C’est un leader KY (de kûki yomenai, et qui désigne une personne qui ne sait pas agir de façon appropriée dans certaines situations). (Rires)
Ray : Je vais vous présenter le bassiste KIFUMI. Il est comme il a l’air, un peu coquin, c'est un véritable enfant. Vous pouvez vous en rendre compte sur scène. Je pense que c’est quelqu’un qui n’a pas oublié ce que signifie être un enfant. C’est un bassiste qui court sur scène comme un petit animal. Je veux qu’il reste toujours comme cela.
KIFUMI : Je vais vous parler de TOMO. Nous sommes ensemble avec les membres du groupe depuis des années, mais TOMO s'est tellement investi récemment que nous avons pu voir son bon sens et l’adulte qu’il est. Mais pour moi, ce n’est pas si bien. Avant, il était assez anarchiste et c'était plutôt un gars dangereux dont on ne pouvait prévoir le comportement. Cette fois, nous allons en Amérique, j’espère qu’il reviendra à ses expressions de folie. Rappelle-toi du TOMO que tu étais avant !
TOMO : Je vais vous présenter le chanteur Ryoga. Généralement, vous ne savez jamais à quoi il pense. Et même sur scène, vous ne pouvez pas mieux le comprendre. (Rires) Le fait de ne jamais savoir ce qu’il va faire est ce qui est le plus fascinant chez lui, bien que cela le desserve aussi. C’est tout ce que je peux dire ouvertement. (Rires)
Ryoga : Le guitariste K est très sérieux, et récemment il essaye d'agir comme un adulte. Mais il trébuche et tombe parfois, et c'est adorablement agaçant. (Rires)
Notre dernière rencontre remonte à deux ans. Pouvez-vous nous dire ce qui a changé dans BORN depuis cette période ?
Ray : Tout d’abord, la première chose importante est que nous avons rejoint un label. Vers la fin de notre période indépendante, nous avions parlé de nous séparer. A cette époque, nous pensions sérieusement le faire, et c'est alors que PS Company a commencé à nous approcher et nous avons pu devenir ce que nous sommes désormais. Ce fut une grande étape. Nous étions sur le point d’en finir et finalement nous avons pu continuer.
Ryoga : Nous étions sur le point d'arrêter le groupe, mais nous avons fait un nouveau départ. Quand nous étions indépendants, nous n’écoutions pas les opinions des autres. Nous faisions juste ce qui nous plaisait et nous avancions simplement. Mais maintenant, du fait d'être impliqués avec différents professionnels, nous recevons beaucoup d'avis et ce de nombreuses personnes, et nous sommes capables de garder ce qui fait de nous BORN, tout en élargissant nos horizons musicaux. Dorénavant, nous pouvons avancer, sans oublier l’anarchie, l’esprit vif de notre base.
Comment s'est passé le concert d’aujourd’hui ?
Ryoga : Il y a beaucoup de points sur lesquels il faut méditer. C’était notre première fois dans un tel endroit ! D’une certaine manière, on se serait cru en one-man, mais c’était comme faire un festival. Nous avons joué avec beaucoup de sempais formidables et nous avons été capables de donner un concert qui nous représentait totalement.
TOMO : J’étais très nerveux au début parce que c’était la première fois que nous participions à un si grand événement. Mais une fois sur scène, c’était tellement amusant.
KIFUMI : Je me souviens du moment où le groupe a été formé, la première fois que nous avons eu ce sentiment d'attaque. Quand j’ai aperçu le public, je me suis dit que beaucoup ne nous avait jamais vus et cela m’a excité.
Ryoga : Ouais, c’était génial de voir l’ambiance de la salle chauffer de plus en plus.
K : A mesure des chansons, nous pouvions voir les mains des gens se lever petit à petit au fond. Ça rendait vraiment bien.
BORN : Voir des gens qui ne nous connaissent pas s’impliquer et commencer à bouger sur notre musique est intéressant et motivant.
Ray : Tout le monde était si excité, cela m’a rendu vraiment heureux d’avoir pu faire un concert qui nous ressemblait vraiment ! Les autres groupes avaient leur propre couleur, mais à part ça, même si l’environnement était différent de d’habitude, nous avons été capables de montrer nos propres caractéristiques, on a pu le faire et le résultat est réussi. Il y a des personnes qui suivent différents groupes, et si certaines ont aimé BORN, cela s'en ressentira dans nos activités futures.
Des groupes étrangers ont également participé au festival. Pensez-vous que le visual kei soit seulement japonais ? Qu’avez-vous pensé des groupes de visual kei internationaux ?
Ryoga : Pour être honnête, je crois que le visual kei est le plus fort au Japon. Je suis fier de cela. Le visual kei japonais est actif et s’étend à l’étranger également. Je pense que de nombreux groupes sont influencés par lui. Lorsque je vois que le nombre de groupes qui l'est augmente, je suis fier du Japon.
Ray : C’est simplement intéressant. Comme le dit Ryoga, c’est quelque chose de japonais qui se répand à l’étranger. Il y avait des groupes étrangers qui portaient du maquillage, c’était intéressant de participer au même événement ensemble. C'est quelque chose de bien, et pas qu'au Japon, de pouvoir jouer tous ensemble.
Quel genre de musique vous influence ?
Ryoga : Il y en a beaucoup ! Dans les artistes internationaux, j'aime bien par exemple Marilyn Manson, et d'autres dans le même genre. Je pense que chacun a ses propres influences.
Ray : J’aime KoЯn.
TOMO : Moi Slipknot.
KIFUMI : Je suis influencé par beaucoup de choses, ça va de la musique internationale heavy à la J-pop où il y a de belles voix.
K : Beaucoup d’artistes à l’étranger m’influencent comme The Offspring ou les groupes de rock comme Guns N' Roses. Ce sont également les racines de BORN.
Ryoga : Au début, enfin ça vaut pour moi, nous voulions faire un groupe dans le genre Foreign Tarento (artistes étrangers actifs au Japon), qui aurait hérité de la fraîcheur de la musique étrangère. Les artistes qui nous ont influencés, comme Marilyn Manson ou encore Rammstein, ne font pas dans la demi-mesure, ils se donnent à fond lors de leurs performances. C'est ce qui est cool avec eux, et le fait aussi de se demander s'ils ne sont pas fous pour de vrai. Nous voulions avoir le même esprit lors de nos concerts, et c'est ce qui nous a décidés à faire de la musique lourde au début.
Le 7 décembre, votre nouveau single ProudiA sort. Quel en est le concept ?
Ryoga : Tout d’abord, c'est Ray qui a écrit cette chanson. Elle est vraiment géniale. Pour la première fois, il y a beaucoup de piano dedans et c'est de là qu'est née l'envie de vouloir sortir une ballade. Ca doit bien faire un an déjà. C’est une très bonne chanson et nous voulions la sortir en tant que BORN.
K : De ce fait, elle est devenue la face A, et l'autre morceau la deuxième piste.
Pour les fans qui ne comprennent pas le japonais, pourriez-vous nous expliquer les paroles ?
Ryoga : Pour faire simple, c’est un amour non partagé.
TOMO : (En anglais) Cœur brisé. (Rires)
Ryoga : (En anglais) Cœur brisé.
Une des versions du single contient un clip. Comment s’est passé le tournage ?
Ray : C’était la première fois que nous faisions un clip dans une église. Généralement, nous n’allons pas dans de tels endroits, donc dans un sens c’était pour nous très amusant. On a découvert l'atmosphère de ces lieux. J’aime personnellement beaucoup les vitraux donc c’était très excitant.
KIFUMI : Habituellement, nous ne sortons jamais de single avec une ballade en première piste. Habitués à des chansons heavy, nous jouons naturellement comme dans les concerts pour les clips. Mais cette fois, le chant est vraiment présent, nous avons dû faire ressortir nos mouvements, notre vision du monde pour plaire aux fans. Ce fut assez difficile.
En février prochain, vous allez donner deux one-mans en deux jours. Est-ce qu’il y aura un thème et un concept différents pour chacune des dates ?
Ryoga : Puisque nous avons deux jours, nous voulons faire ressortir tout l'attrait de BORN sans rien oublier. Jusqu’à présent, nous n’avons jamais joué deux jours consécutifs en solo, c’est pourquoi nous allons certainement faire deux concerts totalement différents. C’est tout ce que je peux dire pour le moment.
Vous êtes allés jouer aux États-Unis en 2009. Comment cela s’était-il passé ?
K : Nous avons plongé dans la fosse. (Rires)
Ryoga : Nous avons tous sauté dans la fosse. A chaque fois que nous y allons, les fans sont très enthousiastes. Je pense que même si beaucoup de personnes ne nous connaissent pas, ils participent tout de même, et ils ont une réelle envie de profiter de la musique. Les fans japonais sont très timides en comparaison. Le public étranger est si audacieux, il essaye toujours de se rapprocher de plus en plus du devant de la scène. Alors nous aussi, nous avons été capables de sauter dans la fosse. La chaleur des fans a fait s'accroître notre excitation.
Vous retournez aux États-Unis le mois prochain. Qu’attendez-vous de ce voyage ?
K : Nous attendons ce moment avec impatience.
Ray : La chaleur, le comportement différent des fans aux concerts, entendre leur voix, comme ce que nous avons eu la dernière fois que nous y sommes allés. Je veux ressentir tout ça encore une fois, ça fait longtemps.
TOMO : Dans les salles japonaises, il y a des règles. Comme cela ne compte pas à l’étranger, les fans font ce qu’ils veulent. Au moment où nous aimerions que le public écoute notre musique en silence, il crie, ce qui est assez intéressant. Le fait de ne pas savoir à quoi nous attendre est vraiment prenant.
Y a-t-il un endroit que vous voudriez visiter en Amérique ? Ou quelque chose que vous voudriez faire ?
KIFUMI : Je veux acheter beaucoup d’instruments. Je parie qu’il y a pleins d’instruments que nous ne pouvons pas avoir ici. Je voudrais également faire du tourisme, mais généralement nous n’avons pas le temps, nous sommes trop occupés.
Ryoga : Je veux aller à New York et jouer dans des salles là-bas. C’est parce qu’il y a un vieux film, dont je ne me souviens plus du titre, avec un groupe qui jouait à New York, et après l’avoir vu, j’ai eu le sentiment que rock rimait avec New York. Mais, je veux surtout aller en Virginie ! (Rires)
TOMO : Nous allons en Virginie mais j’aimerais aller à Las Vegas. (Rires)
BORN : Qu’est-ce que que tu dis ? Tu devrais dire où tu veux faire des concerts, pas là où tu voudrais parier. Tu es dans un groupe. (Rires)
Ray : Je veux acheter des meubles.
K : Aujourd’hui, nous avons joué au V-ROCK FESTIVAL, et nous allons nous produire dans un festival en Amérique. Je me demande comment cela va se passer...
Ryoga : Nous voulons jouer dans plus de festivals en Amérique. Les étrangers sont plus grands que nous, non ? Nous sommes plutôt minces, mais ce n’est pas grave. (Rires) Nous allons jouer avec nos âmes.
Où aimeriez-vous aller à l'étranger, autre que l’Amérique ?
Ray : Je veux aller en France, en Europe. Les rues sont magnifiques là-bas.
KIFUMI : Je veux aller à Dubaï.
Ryoga : Moi aussi, je veux aller à Dubaï.
BORN : Pourquoi Dubaï ?
KIFUMI : L’économie de Dubaï s'est fortement développée, mais actuellement il y a une période de stagnation. Je pense que nous pouvons apporter un peu de l’énergie nécessaire pour la relancer. (Rires)
BORN : Et TOMO ? Tu veux aller en Thaïlande? (Rires)
TOMO : Je veux aller en Asie, comme le Vietnam. Apparemment, mon visage fait bonne impression en Asie. (Rires)
Pouvez-vous nous parler des projets de BORN ?
Ryoga : Le 1er février de l’année prochaine, nous allons sortir un nouvel album. Le précédent remonte à quelques temps, et nous ne pouvons pas montrer les aspects savoureux de notre musique sans rien faire. Nous espérons donc que vous l’attendrez avec impatience. Notre rêve est d’être capable de rivaliser sur un pied d’égalité avec toutes sortes de groupes à travers le monde.
Enfin, avez-vous un message pour nos lecteurs ?
K : A partir de maintenant, nous allons continuer notre expansion à l’étranger, donc si vous pouviez écouter notre musique !
Ray : Nous aimerions que vous nous souteniez si nous avons la chance de pouvoir aller encore à l’étranger.
KIFUMI : C’est la quatrième fois aux États-Unis, donc je me sens comme chez moi. (Rires) Merci de venir nous voir.
TOMO : Quand nous en aurons l’occasion, nous nous produirons ailleurs qu’aux Etats-Unis, ailleurs à l’étranger.
Ryoga : Y compris aux États-Unis, nous voulons être en mesure d'aller souvent à l’étranger, de même que vous, s’il vous plaît venez au Japon et à nos concerts.
JaME aimerait remercier V-ROCK FESTIVAL '11 et le management du groupe pour avoir rendu cette interview possible, ainsi que Non-Non pour l’aide à la traduction.