Le Divan du Monde a accueilli le 16 novembre dernier la formation kanon×kanon×kanon composée de Kanon Wakeshima ainsi que kanon (bassiste du groupe An Cafe). Cette salle de concert parisienne à l’ancienne apparaît des plus appropriées pour celle qui, sur scène, joue du violoncelle. Face à une salle aux trois quarts pleine dont le public est beaucoup plus masculin qu’à l’accoutumée, la blonde japonaise entame son spectacle. Le concert commence timidement, l'artiste étant à l’aise au violoncelle, mais manquant toutefois de confiance en sa voix. A tel point que le premier morceau Still doll se fait en semi-playback. Cette hésitation vocale disparaît très rapidement. Durant cette première partie animée de huit chansons, le volet sonore est assez réussi, le violoncelle juste. L'appréhension passée, la jeune voix provoque les applaudissements, il faut dire que ne pouvant chanter et jouer en même temps, ses allées et venues d’un instrument à l’autre sont autant d’occasion pour elle de jouer avec le public.
Alors qu’une ambiance festive est parvenue à s'installer, kanon, le bassiste, fait alors son apparition. Equipé d’une platine et d’un ordinateur, il nous présente une mini-performance musicale, de cinq longs morceaux. Kanon Wakeshima est remplacée par la projection de diverses démonstrations visuelles et autres mélanges d’animes. La prestation consistant à se dandiner péniblement devant un magnétophone, l’ambiance retombe assez vite. En effet, le peu d’action effectué sur les samples est assez incompréhensible, à quoi bon apporter une platine si ce n’est que pour l’effleurer ? Malgré ses multiples tentatives, kanon ne parvient pas à réchauffer l’ambiance, et c’est seulement grâce à sa dernière piste, moins ennuyeuse que les quatres précédentes et entendues mille fois, qu’il parvient à plaire. En effet, il s'agit ici du morceau d'An Cafe Kakusei Heroism.
Surprise ! Un intermède vidéo est alors diffusé, kanon vêtu d’une tenue en latex extraterrestre grise abominable nous montre les mouvements à exécuter pour la suite. Cet humour terminé provoque quelques rires forcés du public, et arrive alors cette fois kanonxkanon sur scène. Le duo apparaît aussi soudé que ne se ressemblaient les deux parties du concert : l’une élégante et soucieuse de bien chanter, l’autre presque malpropre et très gauche. La guitare qu’il empoigne dès leur retour est restée muette durant la première moitié du morceau, et on entend enfin un malheureux riff nous rappellant qu’il n’y a pas que Kanon Wakeshima sur scène. Vient ensuite une série de quatre morceaux composés spécialement pour cette formation. Musicalement plaisants, le public se prend au jeu d’une chanteuse accompagnée d’un clown. Cette situation cocasse s'illustre durant la suite de la performance par une chorégraphie, groteste de kanon, plus aérienne et fluide de Kanon Wakeshima. Cette opposition se vérifie également au niveau musical puisqu'aucun dialogue n'existe entre le bassiste et la violoncelliste. Malgré cela, Kanon Wakeshima retrouve ses marques sur scène et exprime naturellement une certaine joie par ses nombreuses attentions envers l'auditoire.
L’achèvement de ce spectacle a lieu avec le rappel après près de deux heures dans une ambiance très festive. kanon a finalement su se faire oublier et Kanon Wakeshima, qui l’aura presque ignoré tout du long de leur duo, étale sa satisfaction d’avoir su plaire à nouveau à une audience parisienne.